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STÖRLAUT – un bruit troublant, fort et dérangeant, un son de désordre - refuse la production de sens, renverse les processus harmonieux et démembre les dispositifs d’ordre.

 

STÖRLAUT est une performance de danse vocale qui s’engage dans la discordance par l’interprétation nouvelle, futuriste et spéculative des danses sonores de Valeska Gert. Dans Berlin des années 1920, Valeska Gert, danseuse du grotesque, se présente comme la première danseuse vocale du monde. L’utilisation historiquement révolutionnaire de la voix dans une tradition de danse occidentale inscrit un changement radical dans la représentation et la perception du corps dansant. Valeska Gert méprisait la simple reproduction de savoirs tel que pratiqué par ses contemporains. Comment alors s'armer de ses danses historiques sur les champs de batailles discursives d'aujourd'hui? Le climat actuel de propagande politique, de post-verité et de faits alternatifs, rend l’acte de mettre en voix tel que pratiqué et appréhendé par Gert d’autant plus pertinent.

 

La performance solo partage son espace avec celui du public qui participe à un paysage dissonant. La danse solo de STÖRLAUT manipule l’utilisation de la voix jusque dans ses limites et questionne l’authenticité du soi en brisant le corps unifié. Dans le futur, le corps ne sera plus analogue – il se déplace dans de multiples directions simultanément. Jule Flierl divise image du corps et sonorités corporelles au travers de méthodes de dissociation et de dislocation.

 

Au vue de l’échec des autres formes discursives, STÖRLAUT approprie et mobilise la danse sonore comme une forme pouvant explorer les proférations non- et extra-verbales. Grincer, rugir, bégayer, bâiller ou crier sont matières à rendre audible les limites du discours, saisissant et incorporant ainsi l'indétermination émotionnel.